La menace fantôme

La Grande Muraille ressemble à un grand dragon endormi sur le relief sinueux d'une forêt embrumée - c'est une vision dont la magie reste longtemps dans l'esprit. Ce vestige fantastique d'un empire inquiet pour sa sécurité est réellement vertigineux mais met en échec bien des mythes : contrairement à une idée répandue, la Muraille n'est pas visible de la lune et ne constitue pas une frontière hermétique homogène (il y a en réalité un ensemble de fortifications parallèles édifiées en différents endroits par des souverains successifs). Elle n'en mérite pas moins une collection de superlatifs, courant sur 6700km, soit un sixième de la circonférence de la terre... et ayant nécessité la mort d'un million d'ouvriers traités comme des forçats pour son édification.

On ne mesure vraiment ses dimensions épiques qu'en grimpant sur son dos... les dénivelés sont tellement considérables qu'il est impossible de s'y promener tranquillement sur des kilomètres. Il faut grimper des pentes très, très raides, ce qui s'avère particulièrement sportif (et j'oserais le mot pénible) sous une chaleur écrasante.


















Nous sommes tombés sur un shooting au cours de cette visite de la Muraille, la beauté du site servant d'écrin à des mises en scène romantiques pour tenues de mariage... Allez savoir pourquoi, cette ravissante et blême princesse chinoise, apprêtée, maquillée, couronnée d'une tiare, n'avait pas pris la peine de s'épiler. Comme quoi, le prosaïsme rattrape toujours le sublime, pensais-je alors en reprenant mon ascension, écarlate et trempée de sueur.

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