Sous les ponts de Paris


Sous le pont Mirabeau coule la Seine

            Et nos amours
       Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 

 Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure



Les mains dans les mains restons face à face
            Tandis que sous
       Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse



 Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure


L'amour s'en va comme cette eau courante
            L'amour s'en va
       Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente



Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure



Passent les jours et passent les semaines
            Ni temps passé 
       Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine


Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure

Apollinaire,  1912, Alcools


Ce n'est pas le pont Mirabeau que j'ai admiré ce jour-là, mais le Pont Neuf et le Pont au change, en face de l'île de la Cité.



il suffit de se promener sur les quais pour se sentir pousser l'âme d'un poète...




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